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17 juin 2020 3 17 /06 /juin /2020 13:19
CHRISTOPHE, il était une fois...  Épisode 2

Cela fait deux mois aujourd'hui qu'il est parti, une occasion de relater une nouvelle anecdote sur l'artiste le plus déroutant et imprévisible, que j'ai pu croiser.

Dans l'épisode 1, j'ai raconté comment il m'avait évité un grave accident de la route.

 

Nous étions à Paris depuis quelques jours et un soir, vers 23H, il me téléphone:

- J'ai besoin de toi ! Je t'ai envoyé un taxi, je t'attends !!!

Quelques minutes plus tard, j'arrive chez lui, au 94 de la rue de Courcelles, un ancien hôtel particulier transformé en appartements meublés façon Louis XV et tapisserie d'Aubusson.

Christophe était au 2ème et l'ascenseur début de siècle arrivait directement dans son salon... N'importe qui, aurait pu débarquer chez lui, pas de concierge et le digicode n'existait pas.

Sur l'affiche de l'Olympia du Décembre précédent, on peut voir le nom de Michèle MONTANARI.

Une jolie blonde qui avait gagné le concours de l'école de danse de l'Olympia.

Dans ce spectacle, elle avait un numéro qui faisait sensation entouré de quatre danseurs.

Michèle MONTANARI

Michèle MONTANARI

Christophe en était tombé éperdument amoureux, sans avoir pu se déclarer.

Je ne savais pas encore qu'elle était la raison de mon déplacement tardif:

-Voila, j'ai acheté cet ours en peluche de 1 mètre de haut et l'énorme bouquet de fleurs que tu vois sur ce fauteuil,  je voudrais que tu ailles dire à Michèle Montanari combien je l'aime !

Il m'entraîne sur le balcon et me demande

- Laquelle on prend ?

En bas deux Ferrari et une Porsche 911 Targa.

Au hasard, je désigne l'une des deux italiennes et nous voila partis avec l'ours et le bouquet.

Il avait déniché une adresse, rue Godot-de-Mauroy.

Les bras chargés, il est minuit et je sonne à une porte.

En fait, c'était la mère  de la danseuse - réveillée par ma faute - et elle me donne une adresse, Place de l'Alma.

Nous sommes repartis.

A cette nouvelle destination, je rentre dans l'immeuble, sur la vitre de la concierge, pas de Michèle Montanari.

Je prends l'ascenseur, portes à battants en fer forgé et à l'intérieur de la cabine, un banc canné.

Je vais au dernier étage, et à 0H30 je sonne à la première porte. On m'ouvre:

-Excusez-moi, je cherche Michèle Montanari?

- Ce n'est pas ici, et je ne connais pas ! De plus, ce n'est pas une heure pour déranger les gens !

Je ne me décourage pas, je sonne à l'étage du dessous, personne ne répond et plus bas encore, on m'ouvre et on ne connait pas la personne que je recherche.

Soudain, j'entends des vociférations de la première personne dérangée.

- Vous allez arrêter d'emmerder le monde, j'ai appelé la police !!!

L'ours, le bouquet et moi avons pris la poudre d'escampette, juste au moment où j'arrive près de la Ferrari, on entend la sirène de la police.

 

 

CHRISTOPHE, il était une fois...  Épisode 2
CHRISTOPHE, il était une fois...  Épisode 2

Je monte dans la voiture:

- C'est pour moi les flics ! On se barre !

Tous phares éteints, il m'a fait un démarrage du style douze cylindres en folie, direction son QG nocturne, le King Club rue de l'Échaudé, dirigé par le comédien Albert Minsky.

Il y retrouvait souvent Johnny et Jean-Paul Belmondo.

J'ai pris un verre, j'ai commandé un taxi, et je suis rentré chez moi.

Dalida, Johnny, Belmondo et Albert Minsky, au King ClubDalida, Johnny, Belmondo et Albert Minsky, au King Club

Dalida, Johnny, Belmondo et Albert Minsky, au King Club

Il ne m'a jamais reparlé de son inclinaison pour la danseuse, le bouquet s'est fané et l'ours est resté longtemps sur les coussins d'une Bergère élégante dans son salon...

CHRISTOPHE, il était une fois...  Épisode 2

Robert BONNARDOT

17 Juin 2020

CHRISTOPHE, il était une fois...  Épisode 2
CHRISTOPHE, il était une fois...  Épisode 2
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commentaires

H
oui j'ai connu Michèle Montanari.....aussi belle qu'elle était authentique, sa mère avait un institut de beauté rue Tronchet et moi, une chambre de bonne dans la même rue, alors étudiant préparant les concours du quai d'Orsay, elle habitait avec sa mère rue Godot de Mauroy.....plus sensible sans doute à un bouquet de fleur qu'à une voiture de marque...une fille bien
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R
Très sympa, cette anecdote ! Toute une époque, où- presque- tout était permis !
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