Un jour, je raconterai comment j'ai eu la chance de côtoyer Johnny Hallyday, dans les coulisses de l'Olympia en 1964.

Il était accompagné de Joey et les Showmen sur scène, et de Jean-Pierre PIERRE-BLOCH, dans ses déplacements personnels, dans une Buick Riviéra Caramel.

Je suis devenu intime fin 1974. Je venais de démissionner de mon poste de Directeur Artistique chez Barclay, qui ne voulait pas m'augmenter.

Mon frère me téléphone un soir, il veut que je sois chez lui, le lendemain vers 11H00.

-"Johnny vient à midi, nous déjeunons avec lui."

Quand j'arrive mon frère dort encore et L'Idole arrive plus tôt que prévu.

Je réveille le premier, qui me demande de faire patienter le second.

Mon frère habite dans un hôtel particulier à Neuilly, (24 bis rue du Bois de Boulogne).

Johnny, costume de flanelle, imperméable Burberry, est dans la salle-à-manger en admiration devant de beaux tableaux de Weisbuch.

- Bonjour Johnny, un p'tit Bloody Mary?

Dans l'instant, nous sommes amis.

Quelques mois plus tard, dans un restaurant à Royan, je me retrouve assis en face de lui. J'ai commandé une sole. Quand elle arrive, Johnny dit:

- Permets-moi de te montrer comment on lève les filets !

Il prend mon assiette, et en peu de temps me la rend, façon Maître d'Hôtel.

Tout le personnel du restaurant qui s'était approché, lui a fait une ovation.

Un soir, dans un autre restaurant, il a une déclaration à faire:

-Des dates se sont ajoutées à notre tournée, et notre animateur - Michel Gaillard- est engagé ailleurs, il n'y a personne pour présenter le spectacle ?

Sans même réfléchir, j'ai dit:

- Je vais le faire.

- Tu pourrais? s'étonne Johnny.

-Je suis comme toi. Je ne rentre pas dans une salle d'attente où il y a trois personnes, mais devant trois mille, je n'ai pas de problème.

J'ai présenté la tournée de Johnny Hallyday, pendant une bonne quinzaine de jours.

Johnny était quelqu'un de gentil, de très sensible.

Peu à l'aise à parler devant une caméra, dans la vie il était drôle, aimait rire et faire plaisir.

Un instinct très poussé, il savait en un instant, celle ou celui qu'il fallait éviter.

Je n'ai pas encore réussi à imaginer que plus jamais, il ne me dira:

-Tu vas bien?

Robert BONNARDOT